Octobre 2019 – Brésil Sud, en toute illégalité

En quittant Salvador pour le sud, je m’attends déjà à perdre 10º par semaine, à remettre chaussettes, pulls et autres moufles rapidement. En réalité, nous avons encore quelques mois de chaleur devant nous…

 

24 septembre – Buzios

Première escale sur notre descente, Buzios. Le petit port de pêche est connu pour une seule chose, et c’est pas une blague: Brigitte Bardot.

Est-ce qu’ils savent à quoi elle ressemble aujourd’hui ?

Apparemment, notre Bribri nationale aurait passé une ou deux semaines de vacances dans ce village dans les années 70. Comme il n’a rien dû se passer de plus intéressant depuis, ils ont décidé d’en faire une fierté locale et absolue, et donc tout est estampillé Bardot.

Mise à part cette folie BB, la ville est mignonne, on apprécie de se balader dans les rues pavées et ombragées, et de boire une caïpirinha sur la plage. D’autant que les deux derniers jours de navigation ont été horribles : 30 noeuds de vent, du près et une bonne petite houle, avec en cadeau bonus une aération pas du tout étanche qui déverse 5 litres d’eau dans la cuisine à chaque vague. Je n’ai pas de photos, mais vous laisse imaginer notre niveau de pas content.

 

26 septembre – Rio de Janeiro

Ayant déjà passé une semaine à écumer les rues de Rio en 2016, notre envie de visiter la ville n’est plus la même. Ceci étant dit, c’est peut-être lié au fait qu’il fait 15º et qu’un petit crachin breton tombe toute la journée. Ou alors au fait que le bateau n’est pas vraiment à Rio même, mais à Charitas, le club nautique de Niteroi, qui est à 1h30 de bus ? Ou encore parce qu’il y a, dans ce même club nautique, une piscine, un sauna, un hammam, des massages, un restaurant, un bar, du bon wifi…

Toujours est-il que sur nos 4 jours d’escale, nous passons une grosse journée à Rio – la seule où il fait beau -, et le reste à Niteroi. Courses, papiers, réparations, comme d’habitude on ne chôme pas. Et puis 2 saunas par jour, ça prend du temps.

 

2 octobre – Ilha Grande

Ilha Grande, c’était dans notre top 3 des endroits où on avait hâte d’aller en Amérique du sud. Avec raison : l’île est magique, verte et bleu turquoise, les plages de sable blanc… Le premier mouillage s’appelle Saco de Ceu (« sac de ciel ») car l’eau y est si calme que les étoiles s’y reflètent parfaitement la nuit (c’est poétiiiiiiique)

Lagoa Azul

Se référer au paragraphe précédent pour ce qui est de la couleur de l’eau et du sable. Différence notable, à notre arrivée à 17h nous sommes seuls au monde, mais le lendemain à 9h une nuée de jet-ski et autres merdes vedettes vient nous déranger en plein café. Damn it, on est samedi…

 

9 octobre – Paraty

L’escale à Paraty sera une escale « copains » : nous retrouvons premièrement Loïc, ami de l’UTC d’Antoine, et sa femme Marina. Ils arrivent de Sao Paulo, et amène un peu de France dans leurs sacs : du CA-MEM-BERT, de la BRI-OCHE, et même une BAGUETTE TRADITION. Je ne me tiens plus, la vie est incroyable, cela rattrape les 3 derniers jours de pluie et même tous les jours de pluie de l’année.

Le soleil est revenu, alors on passe 2 jours à se baigner, manger, boire et faire de la plongée. Le genre de weekend parfait sur lequel on ne crache pas !

En rentrant à Paraty pour ramener Loïc et Marina, nous voyons au loin un deux-mâts en alu : c’est Arios ! Nous nous suivions de près, mais toujours à quelques jours d’intervalle, sans jamais nous croiser. Ces derniers temps, José et Estelle ont essuyé un peu de casse, du gros temps, et des allers retours en France. Ils sont donc en pleine reconsidération de leur planning, comme cela arrive (trop) souvent en bateau. Heureusement qu’on est là pour les retarder et les empêcher de réfléchir à grands coups de Ricard et de Cachaça…

Redescente sur terre, c’est le drame : mon visa brésilien se termine dans 2 jours. Nous prenons le bus – qui passe par la zone résidentielle de la station nucléaire du coin, petit moment sympa, surtout pour Antoine qui vient de regarder la série Chernobyl – pour aller faire notre sortie de territoire à Angra dos Reis. Nous avons ensuite 48 heures pour quitter les eaux territoriales en toute légalité ! Ahah, ohoh, très peu pour nous. Nous resterons encore 3 bonnes semaines au Brésil, parce que les douanes, on les aime bien mais faut pas exagérer.

Nous passons la semaine suivante à naviguer de conserve (vous aussi vous trouvez que ça sonne mal ?) avec Arios dans le magnifique fjord de Paraty, chercher des Pitù (écrevisses) que nous ne trouverons jamais, et oublier complètement la notion d’horaire. C’est la première fois que nous passons autant de temps avec un autre bateau, et c’est fort agréable : José et Estelle ont un million d’histoires à raconter et nous sommes sur la même longueur d’ondes pour énormément de choses. Malheureusement, ils ont pris la décision difficile de laisser leur bateau au Brésil quelques mois pour rentrer en France, nous ne pourrons donc pas faire la descente jusqu’à Ushuaia avec eux… Ce sera peut-être pour les canaux en mars ou avril ? Ou alors dans le Pacifique, plus tard…

28 octobre : COUP DE GUEULE

Sur la route de Florianopolis, nous avons rencontré avec une nappe de pétrole,. La bande huileuse d’une largeur de 50m s’étend à perte de vue, l’odeur est presque insoutenable. Les vents des jours précédents étaient pile dans l’axe de la plate-forme pétrolière CIDADE DE ITAJAI située à 40 Nm (90km) au nord…

29 octobre : Pinheiras


Nous avions espéré pouvoir aller jusqu’à Rio Grande do Sul depuis Paraty, mais les vents n’étaient pas d’accord. On s’arrête donc à Pinheiras, une baie très ouverte au sud de Florianopolis. Le côté sud est abrité des vents de sud, et le coté nord… des vents d’est. Ben non, c’est une blague, pour voir si vous suiviez.

Dès l’arrivée, je trouve que l’endroit est bizarre : les palmiers ont laissé place à des pins, il fait froid (20º), le village est une station balnéaire totalement déserte et nos téléphones se mettent à bugger. Puis, en 30 secondes, le vent passe de 5 à 31 noeuds, avec des nuages d’Armageddon : allez, on va faire confiance à notre ancre ?


Balade côté océan, on dirait l’Irlande :

Au bout de 3 jours, un passage de vent de Nord est annoncé, mais pas assez pour pouvoir partir vraiment : on va donc juste s’abriter au nord de la baie. Sauf qu’on avait choisi ce jour pour démonter le système hydraulique de la barre à roue, alors on est obligés d’étrenner la barre franche de secours d’Aukena… Ô joie, ça se passe bien, c’est même bien plus simple que ce qu’on pensait ! C’est rassurant pour la suite.

 

9 novembre : Enfin, les vents sont bons pour continuer notre descente et sortir du Brésil !

Nous sommes tous les deux particulièrement tristes de quitter le pays, chaque séjour semble trop court pour ce territoire gigantesque.

Prochaine escale, et prochain article : L’Uruguay !

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